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Fréterive est une petite commune de 1101 hectares, située entre les villes de Saint Pierre d'Albigny et Grésy-sur-Isère. Des villages de la Combe de Savoie appartenant au canton de Saint Pierre d'Albigny, c'est le plus septentrional, le plus étendu par ses hameaux et le plus étroit dans la plaine puisque l'Isère venait en effriter les coteaux. Au siècle dernier Fréterive était alors le village le plus pauvre de la vallée. Il se composait de 10 hameaux : les Moulins, Fiardières de ça, Fiardières de là, Le Carroz, La Tronche, Le Four, L'Eglise, un hameau de maisons éparses, Le Villard et La Maserie. Entre 1848 et 1900, il perd le quart de sa population passant ainsi de 889 à 650 habitants. Etymologiquement, le nom de la commune vient du latin ripa, la rive et fracta, participe passé de fractus du verbe frangere, rompre, briser. Ainsi c'est la rive érodée et emportée par le courant de l'Isère, dont un bras atteignait autrefois les premières pentes de la montagne.

Archives communales entrées par voie de dépôt en 1983.

Les archives ont été réparties en deux fonds.

- Les archives modernes (1792-1967) classées en 2006, cotées 193Edépôt 1-301.

- Les archives anciennes (1449-1813) classées en 2008, cotées 204Edépôt 1-43.

Les archives de la commune de Fréterive sont très riches. En effet, le fonds représente environ une dizaine de mètres linéaires comprenant des documents de la fin du XVIIIe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle. Il se compose de 301 articles pour sa partie moderne ; il y a également quelques liasses de documents antérieurs à 1790 ainsi qu'une collection d'affiches. Les archives de la commune ont été déposées aux Archives départementales de la Savoie le 15 juin 1983 sur proposition de la Municipalité. Elles étaient alors conservées à la mairie. Malgré l'existence de cinq cahiers ou registres d'inventaires des archives et des biens mobiliers datant de 1861 à 1863, il n'y avait pas de classement particulier concernant ces archives. Un pré-tri en grandes séries par thèmes avait donc été effectué lors du dépôt. Les registres d'état civil demeurent conserver en mairie.

 

Ce fonds présente plusieurs particularités. Tout d'abord, Il contient une belle collection de registres de délibérations datant de 1772 à 1951, avec simplement une lacune de 1795 à 1800. D'autre part, cette richesse tient aussi au fait qu'énormément de documents ont été conservés. Ainsi, pour bon nombre de dossiers les circulaires correspondantes étaient jointes, complétant de manière intéressante et efficace les informations contenues dans les documents. En outre, la série O présente un intérêt tout particulier. En effet, celle-ci comprend des pièces relatives aux travaux de l'endiguement de l'Isère commencé sous le règne de Charles Félix en 1824. Le but de cette gigantesque entreprise était d'assainir les parties marécageuses, véritables foyers d'épidémies et d'augmenter les surfaces cultivables jusque-là ravagées chaque année par les crues. Commencés sur la rive droite de l'Isère depuis la ville de l'Hôpital jusqu'à la frontière des Etats sardes, les travaux du « diguement » financés par un impôt supplémentaire ne s'achèveront que dans les années 1850. il y a également des pièces relatives à la gestion et à l'entretien du bac de la commune qui existait depuis bien avant la révolution et dont l'exploitation se termine en 1851. Il était nécessaire aux habitants pour exploiter leurs propriétés situées sur le territoire de la commune voisine d'Aiton de l'autre côté de l'Isère. Ainsi, ils pouvaient cultiver ces terrains et y faire pâturer leur bétail. En 1857, débutent les travaux d'une route pour relier la commune à la nouvelle construite le long des digues.

 

Enfin, ces archives sont particulièrement représentatives des caractéristiques historiques de la Savoie et illustrent à elles seules les différents régimes politiques qui se sont succédés. Après la révolution française, elle est rattachée une première fois à la France en novembre 1792. Elle forme alors le département du Mont Blanc et une partie de celui du Léman. En novembre 1815, la Savoie est restituée dans son intégralité au royaume de Piémont-Sardaigne et à Victor Emmanuel 1er. C'est le retour à la monarchie traditionnelle et la reconstitution du Duché de Savoie. Le référendum du 22 avril 1860 sanctionne une nouvelle annexion. La Savoie est alors définitivement française. Elle est divisée en deux départements : la Savoie et la Haute-Savoie.

Les archives communales sont constituées de documents issus du fonctionnement des institutions communales. Ces documents hétérogènes et abordant tous les domaines ayant trait à la gestion de la commune représentent une source précieuse pour l'historien. Ces archives sont classées selon différents cadres de classement. Ainsi, les archives dites modernes postérieures à 1792 et qui vont jusqu'en 1940 sont inventoriées selon un cadre de classement thématiques datant de 1926. Aux archives départementales de la Savoie ce cadre de classement par séries est respecté. Mais il a toutefois été adopté une numérotation continue en Edépôt afin de faciliter la saisie informatique des inventaires.

204Edépôt 1-43